28 novembre 2006

Bootlegs


Je suis tout content : normalement, si tout va bien, en rentrant ce soir j'aurai les White Sessions des Beatles qui m'attendront sur mon disque dur. 4CD truffés d'extraits des séances d'enregistrement du fameux double blanc ! Miam ! Et attention, hein, pas des machins remixés comme sur l'Anthology (enfin, j'espère...). Du brut de décoffrage. De quoi se glisser avec volupté dans ce morceau d'histoire. J'adore. Pas de morceau des CBE ce soir, donc. Je me scotche devant ma platine CD, et j'écoute.

Aah, les pirates. J'en ai rêvé petit, j'en ai acheté plus grand - et à quel prix ! Maintenant, j'en télécharge. Remarquez qu'à l'époque, on accusait les pirates de tous les maux de la terre. Avec tout le cirque des mp3, on les a un peu oubliés, et c'est très bien. Vous imaginez le péquin moyen écouter les Cream en 1967 au Whiskey A-Go-go, enregistrés sur un magnétophone d'époque ? Le péquin moyen, déjà, ne sait plus trop qui étaient les Cream, et même s'il le sait, il râlera suffisamment en écoutant Wheels Of Fire parce que c'est pas en 5.1. Non, le tordu (comme moi), il a déjà tout acheté, la discographie officielle qui contribue au PIB, il a déjà donné - pardon - payé. Alors bon... Comme dirait l'autre, au moins, pendant ce temps, il télécharge pas le dernier Red Hot Chili Peppers (je rassure la maréechaussée : aucun risque là-dessus). Mais comment pourrais-je vous expliquer le bonheur intense que d'entendre la bande à Clapton envoyer la purée en direct live, là, sans fioritures, sans remixage en studio et autres sorcelleries à grand coups de Protools ? Ben, je vais essayer...

Les tordus, comme moi, sont pires que les hooligans du PSG. Il faut les accrocher avec les albums officiels, et attention, on renacle. Radiohead ? Pff... qu'ont-ils inventé que King Crimson n'ait pas déjà exploré ? Genre. Bougons, quoi. Mais quand l'industrie du disque arrive à les ferrer, ils restent dubitatifs. En veulent plus. Veulent savoir la vérité. Ce qui se cache en coulisse, ou en concert, mais sans le carnaval pyrotechnique censé cacher la misère. Et là, les pirates, c'est le rêve. Parfois, c'est le paradis, même. On tombe sur des trucs incroyables, dix ans avant que l'industrie du disque n'engage une étude de marché sur le produit. Tenez, le concert de Dylan en 1964, le jour d'Halloween. Il est sorti il y a à peine deux ans (rires étouffés)... Remarquez, j'ai acheté la version officielle, malgré tout. Question de principe. To live outside the law, you must be honest, qu'il disait le Zim. Et je vous fiche mon billet que Columbia finira bien par éditer l'intégrale des Basement Tapes, un jour. On fait d'excellents cobayes, pour l'industrie du disque : tiens, ce truc, ça fait dix ans que ça circule, on devrait peut-être le sortir... Et bingo, les gens accrochent. M'étonne, Elton.

Alors, au-delà du TOC (Trouble Obsessionnel Comportemental) - dont je m'accomode fort bien (non, je vous dirai pas combien j'en ai, des pirates de Dylan) - il faut bien avouer que la discographie officielle et les inédits qui sortent au compte-goutte, ça nourrit pas son homme. Et parfois, voire souvent, c'est du foutage de gueule. Je m'explique. Sortir ce genre de trésors de guerre n'a rien à voir avec un nouveau best of - pour lequel un petit inédit en fin de sillon suffit largement. S'agit d'aguicher le chaland, qui pour l'occasin n'est pas né de la dernière pluie, ni même de la première. Souvent, il veut savoir si c'est le concert du 21 ou du 22 ('tention, hein, le solo sur Crossroads n'a rien à voir), voire, si c'est celui du 21, s'il s'agit du 1er set ou du 2ème. Alors quand on balance une sorte de compilation (voir Hendrix avec le Band of Gypsys, par exemple) de trois concerts, on reste sur sa faim. Et encore, dans le cas de Hendrix, on a les infos sur la date pour chaque morceau, c'est déjà pas mal. Mais prenez le Neil Young tout frais sorti : des extraits de concerts au Fillmore de 1970 : ben oui ducon mais lesquels ? Aucune indication. Et le set acoustique ? Disparu. 43 minutes jetées en pâture du chaland qui raque 19 euros. Où est ma souris, que j'aille voir ailleurs !!! Et je ne vous parle pas du Love des Beatles. Non. Je me le suis promis, ça me fait trop de mal.

Tout ça pour dire que je n'encourage pas le piratage, j'explique. Et j'achète, malgré tout. Notez que le respect (mais oui) des artistes est tel que les vilains bootlegers vont jusqu'à vérifier minutieusement - et gommer le cas échéant - tout morceau qui aurait pu faire l'objet d'une sortie officielle. Vous ne trouverez pas, jamais, Rita May de Dylan sur un de ces sites. C'est sorti en 45 tours en 1976, et ça figurait sur une compile australienne, Masterpieces. Out, donc. Alors quand les Stones nous sortent un Rarities où l'on trouve des extraits de Love You Live, ou un Dance Pt II sorti quelques mois plus tôt sur une compile, Sucking in the Seventies, re-éditée en CD, je vous le demande officiellement : qui se fout de la gueule du monde, hein ?

Sur ce, je retourne écouter mes trois CD de démos de Good Vibrations. J'attends toujours le coffret officiel, pourtant annoncé dans le livret du coffret Pet Sounds en 1997.

26 novembre 2006

Brown Laurette


Et pourquoi tu reprendrais pas des morceaux de la Redoute ?

- Ben, pasque la Redoute c'était Bob, Jej, Bertrand et moi, et voilà.

Bon, entorse à la règle, mais y'a excuse : c'est un morceau inédit de la Redoute (et ça, peu de gens le savaient), qu'on a jamais joué parce que Bob n'arrivait pas à tenir les barrés. Scoop : Bob ne connaissait pas l'open-tuning de Keith Richards !!!

Voilà donc, un standard signé Jagger/Richards/Delpech, en souvenir de cette époque-là. Enregistré vite fait dimanche après-midi, pour faire joujou avec ma gratte et mon PC plus qu'autre chose. Mal mixé, plein de pains... mais bon, c'est un hommage à la Redoute, alors...

All the good times are passed and gone...

22 novembre 2006

Gare aux Morilles !

Il y a quelques années, je me souviens que les héritiers de Jacques Brel avaient refusé que Rodolphe Burger figure sur une compile de reprises du moribond, pasque voilà, ils aimaient pas. Visiblement, ça recommence, cette fois-ci c'est le moustachu à la pipe, ou plutôt ses ayant-droits, qui n'ont pas apprécié l'allusion de Joeystarr à une de ses chansons. Du coup, censure, retrait de l'album, au pilon, et hop on en re-frabrique un autre sans la-dite chanson. Tout ça parce que les ayant-droits du moustachu n'aiment pas Joeystarr. Allez hop, censure, ta gueule.

Personnellement, je suis pas fan de Joeystarr, mais je déteste encore plus les gens qui disent "ta gueule" que ceux qui l'ouvrent un peu trop (et Joeystarr, peut-être bien que c'est ce qu'on lui reproche, de l'ouvrir un peu trop). Alors voilà, dans l'urgence, un petit morceau hip-hop, le seul sans doute dans toute la production des Cowboys Etanches, en guise de solidarité avec le jaguarr.


Eh tiens, au fait, Moustaki, il a pas empêché qu'on lui sample son Métèque, lui ! Moustaki, qui a écrit, dans une chanson qui s'appelle Les Amis de Georges :

Ils juraient, ils sacraient, insultaient les bourgeois
Mais savaient offrir des fleurs aux filles de joie
Quitte à les braconner dans les jardins publics
En jouant à cache-cache avec l'ombre des flics

T'es sûr qu'on parle des mêmes, là ?

20 novembre 2006

Bye Bye Pompidou

Non non non, les CBE ne se sont pas transformés en groupe de folk (aucun fest-noz prévu, rassurez-vous). Pour preuve, tout nouveau tout frais (ça date d'hier), un nouveau vrai morceau des Cowboys Etanches, en exclusivité de chez exclusivité :


Malgré son titre, cette chanson ne fait pas suite à la Ségomania, et ne constitue pas une protest song contre Sarkozy (c'est pas des chansons qu'il faut, contre lui, c'est des bulletins de vote). Il s'agit d'une chanson purement désengagée, ou chacun pourra trouver la morale, le thème et le sujet qu'il veut bien y trouver. Elle est, néanmoins, en partie autobiographique puisque je me souviens qu'effectivement, la mort de Pompidou avait été annoncée pendant les Dossiers de l'Ecran. Ceci dit, je me souviens plus du film. La belle affaire.

Voilà voilà, les CBE c'est donc bien (re) parti sur des voies moins contestables (maintenant j'attends le chèque, Hugues !). Je suis tout content de la jolie partie d'orgue Hammond, des cuivres... Rââh, ce soir, j'attaque la suivante !

...Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, soyez sages.

10 novembre 2006

The Santiano Sessions

Pour en finir avec "l'affaire H.A.", voici donc l'intégralité des Santiano Sessions fort controversées. Vous n'êtes pas obligé de vous forcer à écouter, je mets tout ça en ligne principalement pour rigoler - et j'aime bien rigoler tout seul, c'est OK... 4 chansons en sus des deux déjà en ligne, avec quelques précisions :

Aux Quatres Vents

Une reprise de Four Strong Winds de Ian & Sylvia. Cette chanson devait servir à conclure les Grands Succès des Cowboys Etanches (voir le billet sur l'Oumupo) : A l'inverse des autres, un titre nouveau mais une mélodie existante... J'aurais beaucoup aimé la proposer à Joe Dassin, oui mais voilà y'a un problème : Joe Dassin est mort. Je dédie cette chanson à Carole, en la remerciant au passage pour son encouragement et ses mots de sympathie. J'espère que Néné sera jaloux.

Des raisons d'y croire


La plus gaufrée des six, si je peux me permettre. Une reprise du There But for Fortune du regretté Phil Ochs. Une vraie protest-song bien folk de chez folk. A ceux qui n'aiment pas la musique folk, je dirai simplement que je préfère la musique folk à la musique people. Et vlan.

Shady Grove

Les amateurs des CBE en ont déjà subi une version alsacienne sur La Ligne Bleue des Vosges, voici la version française. Ca devrait plaire à Val, y'a du banjo qui fait bling-bling, on peut taper du pied. Spécial dédicace à Marc Lhermitte, grand amateur de folk breton, à qui cette ritournelle est dédiée.

Le gars qui stoppait vers Lorient


Lors de mes retrouvailles avec Sophie, j'ai appris qu'elle avait fait écouter mes vieilles cassettes à son copain. Blood'n'guts : il y a donc encore des traces du temps ou je voulais être Gérard Manset à la place de Leonard Cohen... Alors tant qu'à faire, en voici une qui re-surgit pour l'occasion. N'attendez pas quand même les cinquante autres, tout cela est assez terrible, et nécessiterait encore plusieurs années de psychanalyse avant que de pouvoir refaire surface. Et puis quel intérêt ? Cette chanson est dédiée à Anne, et à Titouan (bienvenue, Titouan). Vous les connaisssez pas ? C'est ma part d'ombre.

Voilà, c'est tout pour les Santiano Sessions. Comme disait l'autre, that's all, folk(s).

05 novembre 2006

La fille d'Irlande

Voilà c'est une chanson, reprise en français de Ian & Sylvia, qui s'appelle comme c'est marqué dans le titre et basta.

La fille d'Irlande

mmmpf...

La Fille d'Irlande

Partez pas tout de suite. Promis, j'ai pas mis un semblant de flûtiot sur le truc. Mais bon, l'original s'appelle The French Girl alors, au niveau traduction, y'avait guère le choix. Je trouve que ça le fait mieux que "La fille des Hébrides" (quoique...) ou "La fille d'Angleterre", non ? Remarquez bien que je m'en fiche, comme je l'ai dit tout à l'heure. Voici donc une reprise d'une chanson de Ian & Sylvia, que je ne suis certainement pas le seul à adorer, même si elle est un peu gnan-gnan. Afin d'éviter toute polémique, disons que c'est juste pour essayer mes nouveaux suppositoires audio et voir si j'arrive à sortir un son de Hammond B3 et d'amplis Vox corrects. Ca va, là ? ça n'embête personne ? Je peux dire aussi que ça me fait plaisir de la chanter, celle-là, parce que j'ai en mémoire une version de Dylan de 1967 qui... aïe, non ! fallait pas le dire ! Naaan ! On recommence tout ! Coupez.

Ca casse

Je viens de faire un tour sur mon blog - eh quoi, pourquoi j'irais m'embêter sur ceux des autres alors que les autres s'embêtent pas à venir sur le mien, hein ? - et je viens de me rendre compte qu'un des morceaux mis en ligne est coupé net en plein milieu, là, plaf. Genre, au milieu d'un couplet, non non non, on peut pas imaginer que c'est un effet de style. Et tu crois que quelqu'un m'aurait prévenu ?

Alors je rigole quand j'entends les remarques perfides des gens qui font comme si ils détenaient les arcanes de l'universelle science du Phékhomsih-Pakomsah :

Faites pas semblant d'avoir écouté, lâchez-moi la grappe et occupez-vous de vos oignons. I'm not the one you want, babe, i'm not the one you need. C'est un bon thème de blog, ça, les oignons. Ca change un peu des voyageurs et des musiciens. C'est tout aussi égoïste, et on se sent moins obligé de répondre poliment.

Tiens, c'est une si bonne idée, que je m'y mets de suite : voilà ma première photo d'oignons, prise au 7ème jour de mon périple, du côté de Sainte-Sabine. Cette photo m'a inspiré une chanson, Stop Crying, que je suis en train d'écrire, là, adossé au parvis de cette vieille demeure coloniale en bois blanc, et patati et patata.



PS : en fait, j'ai piqué la photo sur le site du Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires Rurales d'Ontario, Canada. J'espère qu'ils ne m'en veulent pas.

http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/01-020.htm

22 octobre 2006

La voix de l'Amérique (2)

Hugues m'a répondu. Rigolez-pas, c'est vrai ! Du coup, pour fêter ça, et puisque je vais pas faire de rock'n'roll avant longtemps, je vous file en exclusivité La Voix de l'Amérique, la chanson pour Johnny (voir dans les vieux billets). Eh oui, je dépoussière mes vieilles cassettes de chansons folqueuses et mes vieux vinyls de Joan Baez. Hugues veut un CD !!! Nan vraiment j'en reviens pas !

17 octobre 2006

folque song

Après ma tentative de tube chromé pour Johnny, je me dis que j'ai été assez restrictif sur ce coup-là. L'essentiel étant évidemment de devenir riche (la célébrité devrait alors être plus facile), je vogue donc vers la hype du nu-folk avec ce titre : mais si, mais si, tout le monde le dit, le folk revient à la mode. L'autre poulpe mou de Devendra Banhart (je sais même pas comment ça s'écrit exactement...) ayant eu tous les honneurs avec un album à endormir Georges Harrison lui-même, c'est donc sans doute vrai. Préparez-vous donc à voir revenir Alan Stivell, Tri Yann et autres immenses bardes (synonyme de gros lards, NDLR) de la culture hexagonale. Y'a sans doute des miettes de kouign-amann à grapiller, sur ce coup.

Bon sang, mais c'est bien sûr : la voilà, la bonne idée. Je vais devenir le Rick Rubin du rock français. Reste à trouver un Johnny Cash local à qui je pourrais restituer une crédibilité, m'attirant après cela la convoitise du gratin de la chanson française un peu passée, sortir plein de disques avec des gros autocollants Produit par les Cowboys Etanches pour Hervé Vilard, Patricia Lavilla et les autres (vous imaginez : Ringo sings Willie Nelson, la claaasse). Le plus dur étant de trouver le premier larron, bien sûr. Voyons un peu... guitare acoustique, feux de camp... bong sang mais c'est bien sûr ! Hugues Aufray ! Il nous a déjà joué son joker "Hugues Aufray chante Dylan II : le retour de la vengeance masquée", s'est ramassé avec Félix Leclerc, bref, voilà-ti pas un artiste en quête de concept qui tue sa mère et envoie son steack !!! Hugues, je suis là ! Tiens, écoute :

Laisse tes tourments

Ca, c'est du pur folk-song américain, un truc de Richard & Mimi Farinas (la soeur de Joan Baez, classe, non ?) du début des sixties. Avec une traduction digne d'un Pierre Delanoë sous acide lysergique diethylamine, Pack Up Your Sorrows, c'est celle-là qu'il te faut. Et j'en ai plein ma besace, des comme ça. Tu m'appelle sur ma ligne directe, Hugues, on se fait un kig-ha-farz et on en discute. Mais fais vite, des fois que Marie Laforêt m'appelle avant... l'offre et la demande, hein !


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22 mai 2006

Pédale, Steve

Oui, ben je sais, j’avais qu’à faire de l’electro comme tout le monde. Si le Dieu Universel avait bien voulu m’inoculer la passion du poum-tchack en veux-tu en voilà, ça aurait été plus simple. Non, il a fallu que je m’enamourache de cette espèce d’armoire normande à cordes qu’on appelle la pedal-steel et qui fait ouin-ouin sur les disques de Dolly Parton. Je remercie ici le Pfeuh de m’avoir fourgué l’objet, qui jusque-là dormait tranquillement au rayon de mes fantasmes inavoués. Quand je dis "jusque là", ne croyez pas que l’arrivée de l’objet ne date d’hier. Ca va faire, pfeuh... (pardon, c’est de mauvais goût), sept ou huit ans que j’ai acheté ces quelques 25 kilos de tracas, et dix-huit mois que je ne l’avais pas sortie de son flight-case. Mais là, bon, nouvelle compo oblige, c’était écrit, il fallait de la pedal-steel. C’est donc après 17 parties de basse, une clope et une petite promenade histoire de décompresser, que je me suis atelé devant l’instrument...

Petite entrée en matière, trois bon quarts d’heure à faire couiner la bête pour arriver à peu près à placer le bottleneck au bon endroit et se remémorer quelques plans de base. Et se rendre compte, aussi, qu’un jour il faudrait lui changer les cordes, à la bestiole. Pas de pot, on est dimanche, pas moyen de botter en touche en trainant les magasins de musique en tapant la frime - "comment, vous n’avez même pas un jeu de cordes de pedal-steel ?". Action, donc. Take one. Je lance le morceau, premier pain avant même de commencer, j’ai raté l’entrée. Take two. Je vous passe les détails. J’ai dû arriver à dépasser les quinze secondes de musique aux alentours de la septième prise. Comble du hasard, c’est au même moment que mon PC a eu des problèmes d'allocation de mémoire. Disque dur plein - stooop ! didong me dit windows. Voilà ce que c’est que de frimer en 24-bits !

Je vous passe le plateau repas (aux alentours de la 17ème prise), le bisou à ma fifille qui va faire dodo (déjà ?!!), tout ça pour aboutir, vers les 22h30, à quelque chose qui semble tenir la route si ce n’est...

Si ce n’est que, ben... on est pas tout à fait dans le ton avec la guitare sèche, à moins que ça ne soit la basse. La perspective d’éditer tout ça dans Soundforge, de dégraisser le mamouth pour obtenir quelque chose d’écoutable (du style : oh ! on dirait de la pedal steel et non : c’est normal que ça sonne un peu faux ?) aura eu raison de ma grande ambition (ne vous attendez plus à trouver de la pedal-steel sur tous les morceaux du prochain CBE), et je vous remercie d’avance - si tant est qu’un jour vous entendiez mon oeuvre d’hier - de faire preuve d’une immense tolérance à mon égard : parfois, c’est vraiment tentant, le drum’n’bass...

Voilà, c’est bête mais ça fait du bien. Je dédie cet article à tous les inconscients qui ont, un jour, préféré la pedal-steel, le banjo ou le dobro au piano - cet instrument incroyable avec lequel il suffit d’appuyer sur une touche pour obtenir à chaque fois la note désirée...

15 mai 2006

Une chanson pour Johnny !

Ne riez pas. D'abord, c'est vrai, les Cowboys Etanches ont écrit une chanson pour Johnny. Ne reculant devant rien (mais avançant très peu aussi, ça compense) pour s'acheter du matos, on a jugé que c'était plus intelligent que de jouer au loto, statistiquement. Et puis, aussi, on aime Johnny (cf. l'album Tristes ou Johnny constitue un des grands axes conceptuels), alors pourquoi pas ? Je suis persuadé que le nombre de personnes écrivant des chansons pour lui est nettement inférieur au nombre d'abrutis qui jouent au loto (ce qui plaide en faveur de la qualité des chansons de Johnny, toujours statistiquement parlant), et en plus dans chaque album il y a 10 chansons minimum, contre un seul gagnant voire deux ou trois au loto. Alors... Y'en a qui ont même du bol : Même Hugues Aufray a réussi à en placer une sur l'avant-dernier album (faut dire qu'il était double, l'album, ça aide).
Non, sérieux, la voilà, la chanson. Ca s'appelle "La Voix de l'Amérique", mais bon, si Johnny préfère l'appeler "Ecoute Cette Musique" ou "Les Guitares électriques", je m'en fous un peu, hein. Du moment qu'il y a écrit "paroles : Jean-Pierre DEVIN", moi, ça me va. Je préfère même qu'il écrive "Jean-Pierre DEVIN" plutôt que "Les Cowboys Etanches". Ca lui ferait de l'ombre, et pour la SACEM et le RIB, c'est plus pratique. Parce que la musique, elle est même pas de moi, c'est une reprise. Johnny n'a jamais été meilleur que lorsqu'il s'approprie les classiques du rock américain. Re-écoutez Fils de Personne , elle est meilleure que l'original (Fortunate Son), pourtant c'était pas gagné. Il suffisait donc de trouver un classique-mais-pas-trop adapté au style wocknwoll de Johnny, et hop ! Le hop, donc, c'est Up on Cripple Creek, du Band. C'est du costard sur mesure, taillé pile-poil.
Bon, en fait, je la mets en ligne avant histoire d'avoir une preuve ah-queuh comme quoi je l'avais écrite avant de lui proposer. Dans ce milieu de requins, on sait jamais. Et puis c'est moins cher qu'un recommandé, alors...
Voilà, vous savez tout, connaissant l'original, vous pouvez même la chanter. Et vous pouvez même la jouer en concert, en prétextant que c'est un inédit de Johnny. C'est pas faux, puisque je vais la lui proposer. N'oubliez pas : paroles : Jean-Pierre DEVIN - tous droits réservés.

LA VOIX DE L'AMERIQUE

chanson inédite à ce jour de Johnny Hallyday
paroles écrites par Jean-Pierre DEVIN - Tous droits réservés (c) 2006

Quand j'ai besoin de quitter Paris
C'est avec ma guitare sur le dos
Et dans le delta du Mississippi
Je retrouve mon Eldorado

Je me refais le voyage de Chuck Berry
De Memphis jusqu'à Chicago
C'est comme ça que je reprends goût à la vie
Sur le cuir de ma moto

Ecoute cette musique
C'est toute ma vie
Les guitares électriques
Et les amplis
La voix de l'Amérique
Celle de Jimi
Buddy Guy, Muddy Waters et Leadbelly

Trouve-moi juste une vieille cadillac
Et allume l'auto-radio
Monte le son à fond sur "Hit The Road Jack"
ou "Baby please don't go"

En parcourant l'Alabama
Ou les mornes plaines du Nebraska
Tu comprendras peut-être pourquoi
Tout ça compte tant pour moi

Ecoute cette musique...

C'est à la croisée d'un chemin
Que moi aussi j'y ai joué ma vie
C'est avec une guitare à la main
Que je lui ai dit oui

J'ai payé bien plus que le prix
Pour chanter sous les projecteurs
Ces trois accords qui hantent toutes mes nuits
Du fantôme de John Lee Hooker

Ecoute cette musique...

PS : Si Eddy Mitchell ou Jean-Jacques Goldmann la veulent, qu'ils me contactent personnellement et rapidement. Si Johnny préfère la reprendre sur l'air de Hava Naguila ou Tante Agathe de Rika Zaraï, ça ne me dérange pas non plus. C'est toi qui vois, Johnny.

27 avril 2006

OuMuPo

Ca fait plusieurs fois que je lis des trucs à ce propos. L'Ouvroir de Musique Potentielle, en référence à l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) à Raymond Queneau. C'est Kid Loco, je crois, qui revendique le truc pour son dernier album. C'est bien prétentieux, de revendiquer ça pour soi tout seul, je trouve. D'autres l'ont fait avant lui (les Flaming Lips avec Zaireeka par exemple). Alors, puisque paraît-il je n'explique pas assez ce que font les Cowboys Etanches, et puisqu'ils en font (aussi) depuis longtemps, de l'OuMuPo, j'explique.
L'OuMuPo, ça consiste à créer de la musique sous contraintes. C'est un peu couillon, au départ y'en a toujours, des contraintes (tonalité, couplet/refrain, etc.), sauf que là on en rajoute une couche. L'exemple type, chez les Cowboys, c'est la fameuse (?) onzième chanson sur Tristes, celle qui n'a pas de titre et que j'ai nommé, pour les besoins du mp3, Ca a disparu. C'est bien évidemment une référence au bouquin de Perec, La Disparition :y'a pas un seul e dans le bouquin, ni, bien sûr, dans la chanson. Sauf que, musique oblige, j'ai poussé le bouchon plus loin : la chanson est écrite en mi (E en anglais) et il n'y en a pas un seul, de mi, dans la chanson. Capito ?
Et y'en a plein, des comme ça, dans le répertoire des Cowboys ! Petit inventaire des contraintes :
  1. Ecrire la suite d'une chanson connue : Ca chie grave à Bourg-les-Essonnes raconte la suite du Marie-Jeanne de Joe Dassin
  2. Garder le titre d'une chanson, et en faire totalement autre chose : J'en ai écrit une dizaine un jour que je m'emmerdais. Elles devaient voir le jour dans un album intitulé Les plus grands succès des Cowboys Etanches mais j'ai pas eu le temps et puis bon... Peut-être entendrez-vous un jour La Cage Aux Oiseaux, C'est Extra, Que je t'aime et les autres ?
  3. Faire un gloubiboulga avec plusieurs chansons : c'était le principe de La Redoute (Honky Tonk Women avec La Bonne du Curé par exemple), je l'ai un peu affiné avec Au Pays des Olives, sur Tristes. On y reconnaîtra L'Eté Indien, Rappelle-toi Barbara et L'Eau Vive. Pour les arrangements, ils sont directement inspirés du Solitary Man de Neil Diamond (et ça, peu de gens le savaient)
  4. Que serait devenue La Musique que j'aime de Johnny, s'il avait eu une autre passion ? Voyez, ou plutôt écoutez Moi j'aime la Littérature...
  5. Etc. etc.
Voilà, j'ai expliqué quelques trucs. Et j'aime pas. Je trouve que ça a un côté "Le dernier film de Untel est génial, à la fin y'a le héro qui..." STOOOP !!! Quel intérêt de voir le film si on connait la fin ? Ben là, c'est pareil. D'autant que vous pouvez très bien survivre sans connaître le pourquoi du comment, et qu'en plus, si vous les découvrez vous-mêmes, les indices, c'est une petite joie que je ne voudrais pas vous refuser. Rassurez-vous, il en reste. Mais, histoire de compliquer un peu, je vous donne un dernier indice : parfois, y'en a pas, des indices.... (rire étouffé)

23 avril 2006

Tristes - téléchargez l'album


Sorti en 2003 (déjà...), commencé en 2001, Tristes est le dernier album en date des Cowboys Etanches. De la chanson désengagée au rock oulipesque, c'est le projet le plus abouti du groupe. Tentant l'improbable fusion entre Johnny Hallyday et Georges Perec, mélange des genres et genre de mélange, les Cowboys se lâchent et balancent un rock'n'roll plus proche du punk que de la country, où se promènent, en vrac, Bill Gates, Harry Potter, le diable, Barbara, Johnny, plein d'agriculteurs et quelques auteurs littéraires incontournables. Voilà, c'est gratuit, téléchargez-le vite (si personne ne le fait, le lien se détruit au bout de 30 jours) et faites passer.

Allez, bonne nuit tout le monde.

10 avril 2006

I'm not there

Voilà, Chirac a semble-t-il fini par dissoudre le CPE ? Je me demande parfois si on a déjà vu plus grotesque, comme gouvernement, que sa bande d'allumés. Je réflechissais à ça, et je cherchais la vieille démo de Si j'étais président pour la mettre en ligne (ma seule protest song, c'est dire s'il a réussi à m'énerver, Jacquot) et puis je suis retombé sur ça : I'm not there, une chanson de Dylan, une des plus belles, que je m'étais amusé à maquetter. Comme j'ai pas le droit de vous filer l'originale, je vous file ma copie. La pedal-steel est complètement à côté de ses pompes (un jour, je vous parlerai de ma pedal-steel), mais bon, moi je la trouve bien dans l'esprit bordélique des Basement Tapes, ma version.

OK, c'est un peu n'importe quoi, mais j'ai décidé que sur ce blog, je mettrai ce que je voudrai. D'ailleurs, j'en fais pas de pub, de mon blog. Vous ne trouverez jamais de machins Flash qui pètent, ici. Juste mes petits états d'âme. Demain j'ai quarante ans, par exemple.

Alors je me souhaite un bon anniversaire.

A+

Jeepee

04 avril 2006

Mais la mer est toujours bleue...


Bon, je me remet au nouvel album des CBE. Le plus dur est fait, apprivoiser le logiciel (je suis passé à Ableton Live depuis peu), tester les cablages et compagnie. Pour fêter ça, je vous livre brut de coffre le morceau "test" enregistré pour l'occasion, et mixé en cinq minutes, une reprise du grand Joe Dassin (en fait, un plagiat éhonté du Massachussets des Bee Gees mais bon...). Ambiance acoustique (normal, je testais mon dobro), ça a un petit côté Blood on the Tracks (toute proportion gardée, hein, on se comprend... va-t-en pas dire que j'ai chopé le boulard !)... Je suis hyper-déçu du son du dobro, faut vraiment que j'achète un micro correct...

Voilà voilà, hein, bon ben... bonne écoute !

Ah oui, aux grincheux qui disent que je fais que des reprises, ben... rien. Ils ont qu'à continuer à le dire. C'est parfois mieux de faire des reprises que des mauvaises compos, non ? En tout cas c'est pas Johnny qui dirait le contraire...

20 mars 2006

One Man Band

Ca y est, j'ai redémarré les répètes des Cowboys Etanches dans mon garage à Coulon. Comme quoi, nous sommes bien un groupe garage au sens premier du terme, quant au fait d'habiter à Coulon, cela confirme que le hasard n'existe pas, n'est-ce pas ?

Puisque vous trainez sur ce blog, et pour tout vous dire, j'ai répété deux chansons hier. Otis et (ça chie grave à) Bourg-les-Essonnes. Tout seul, avec ma bonne vieille Télécaster, un peu de chorus sur l'ampli Fender, un peu d'harmonica histoire de mettre du piment dans la sauce, et roule. Et j'arrive pas à décider. Sèche ou électrique ? Je balance des boucles avec Ableton Live ou pas ? Et j'achète un compresseur pour ma sono, un footswitch MIDI pour Live, ou un ampli pour la sèche ? Bref, c'est un peu l'angoisse de l'écrivain devant la page blanche, ou du papa devant les 27 marques de couche-culottes au supermarché si vous préférez. J'aime bien l'idée de débarquer avec juste une guitare, mais est-ce que ça ne serait pas un peu plus marrant d'emmener toute la troupe (Télécaster, dobro, mandoline, sèche, ordinateur portable...) ? D'un autre côté, j'ai pas envie de verser dans l'exercice de style ni de faire le représentant de commerce, alors...

Ben alors on verra bien. L'offre et la demande, en quelque sorte...

06 mars 2006

J'ai vu Kurt Cobain à Monoprix

Nâân, c'est pas vrai. C'est juste le titre d'une (vieille) chanson que j'ai écrite il y a pff... ben longtemps (normale, elle est vieille). Extrait des répétakoustik de l'été dernier, c'est juste Jeepee à la guitare sèche et à l'harmonica, dans une sorte de talking blues surréaliste. Le message de la chanson ? Ben... à vous de voir ! C'est vrai que ça date un peu, aujourd'hui Kurt Cobain n'est plus trop l'icône qu'il était en 1994, mais bon. Alors, concept de la chanson désengagée oblige, choisissez votre message :
  1. Aah ma pauv' dame, les méfaits de l'alcool et de la drogue, hein !
  2. Kurt est Dieu. Bien sûr qu'il reviendra parmi nous. Comme Elvis. Comme le Général De Gaulle.
  3. Don't follow leaders, watch the parking meters (c'est pas de moi, mais bon, un message, autant qu'il vienne de Dylan, ça fait tout de suite mieux, non ?)
Bon, sérieusement, j'aime bien ce style là, les talking blues, où on peut raconter ce qu'on veut, de préférence si c'est cynique, drôle ou revanchard. Dylan n'est pas loin, mais Johnny Cash via Joe Dassin (A Boy Named Sue) non plus (où plutôt l'inverse), alors je me dis que ça fait du beau monde, non ?

Voilà, c'est brut de coffre, sorti direct d'un minidisc via ma sono pourrie qu'est même pas stéréo comme disait l'autre. Juste un p'tit coup de Cubase histoire de dire que c'est masterisé (ouarf, ouarf, ouarf...), mais juste un p'tit coup. Histoire de dire qu'en concert, ben, ça peut donner ça.

Je télécharge gratuitement la chanson sans donner 7 euros à Hubert-Félix Thiéfaine

Yo ! un blog pour quoi faire ?



Ben... en attendant (bientôt, bientôt) de retourner dans la vraie vie des concerts live et des chansons chantées, histoire de rassurer nos innombrables fans sur notre activité ! On se prépare à fêter dix ans de tripatouillages (entendez par là, maquettes, chansons et autres mélodies à musique), alors voilà, pour commencer, on bavarde sur le net. Et puis les projets ne manquent pas, une bonne (enfin, ça, à vous de voir) vingtaine de nouvelles chansons qui germent tranquillement, et qui pourraient bien vivre sur scène avant que d'être laborieusement gravées sur des CD vierges qui n'ont rien demandé à personne... Des titres ? Vraiment ? Bon, par exemple, Otis, La Différence de Prix, Dans ma DS, Je Te Parle de Ma Gênée Génération, La Cage Aux Oiseaux, etc. Bientôt, bientôt.