22 mai 2006

Pédale, Steve

Oui, ben je sais, j’avais qu’à faire de l’electro comme tout le monde. Si le Dieu Universel avait bien voulu m’inoculer la passion du poum-tchack en veux-tu en voilà, ça aurait été plus simple. Non, il a fallu que je m’enamourache de cette espèce d’armoire normande à cordes qu’on appelle la pedal-steel et qui fait ouin-ouin sur les disques de Dolly Parton. Je remercie ici le Pfeuh de m’avoir fourgué l’objet, qui jusque-là dormait tranquillement au rayon de mes fantasmes inavoués. Quand je dis "jusque là", ne croyez pas que l’arrivée de l’objet ne date d’hier. Ca va faire, pfeuh... (pardon, c’est de mauvais goût), sept ou huit ans que j’ai acheté ces quelques 25 kilos de tracas, et dix-huit mois que je ne l’avais pas sortie de son flight-case. Mais là, bon, nouvelle compo oblige, c’était écrit, il fallait de la pedal-steel. C’est donc après 17 parties de basse, une clope et une petite promenade histoire de décompresser, que je me suis atelé devant l’instrument...

Petite entrée en matière, trois bon quarts d’heure à faire couiner la bête pour arriver à peu près à placer le bottleneck au bon endroit et se remémorer quelques plans de base. Et se rendre compte, aussi, qu’un jour il faudrait lui changer les cordes, à la bestiole. Pas de pot, on est dimanche, pas moyen de botter en touche en trainant les magasins de musique en tapant la frime - "comment, vous n’avez même pas un jeu de cordes de pedal-steel ?". Action, donc. Take one. Je lance le morceau, premier pain avant même de commencer, j’ai raté l’entrée. Take two. Je vous passe les détails. J’ai dû arriver à dépasser les quinze secondes de musique aux alentours de la septième prise. Comble du hasard, c’est au même moment que mon PC a eu des problèmes d'allocation de mémoire. Disque dur plein - stooop ! didong me dit windows. Voilà ce que c’est que de frimer en 24-bits !

Je vous passe le plateau repas (aux alentours de la 17ème prise), le bisou à ma fifille qui va faire dodo (déjà ?!!), tout ça pour aboutir, vers les 22h30, à quelque chose qui semble tenir la route si ce n’est...

Si ce n’est que, ben... on est pas tout à fait dans le ton avec la guitare sèche, à moins que ça ne soit la basse. La perspective d’éditer tout ça dans Soundforge, de dégraisser le mamouth pour obtenir quelque chose d’écoutable (du style : oh ! on dirait de la pedal steel et non : c’est normal que ça sonne un peu faux ?) aura eu raison de ma grande ambition (ne vous attendez plus à trouver de la pedal-steel sur tous les morceaux du prochain CBE), et je vous remercie d’avance - si tant est qu’un jour vous entendiez mon oeuvre d’hier - de faire preuve d’une immense tolérance à mon égard : parfois, c’est vraiment tentant, le drum’n’bass...

Voilà, c’est bête mais ça fait du bien. Je dédie cet article à tous les inconscients qui ont, un jour, préféré la pedal-steel, le banjo ou le dobro au piano - cet instrument incroyable avec lequel il suffit d’appuyer sur une touche pour obtenir à chaque fois la note désirée...

15 mai 2006

Une chanson pour Johnny !

Ne riez pas. D'abord, c'est vrai, les Cowboys Etanches ont écrit une chanson pour Johnny. Ne reculant devant rien (mais avançant très peu aussi, ça compense) pour s'acheter du matos, on a jugé que c'était plus intelligent que de jouer au loto, statistiquement. Et puis, aussi, on aime Johnny (cf. l'album Tristes ou Johnny constitue un des grands axes conceptuels), alors pourquoi pas ? Je suis persuadé que le nombre de personnes écrivant des chansons pour lui est nettement inférieur au nombre d'abrutis qui jouent au loto (ce qui plaide en faveur de la qualité des chansons de Johnny, toujours statistiquement parlant), et en plus dans chaque album il y a 10 chansons minimum, contre un seul gagnant voire deux ou trois au loto. Alors... Y'en a qui ont même du bol : Même Hugues Aufray a réussi à en placer une sur l'avant-dernier album (faut dire qu'il était double, l'album, ça aide).
Non, sérieux, la voilà, la chanson. Ca s'appelle "La Voix de l'Amérique", mais bon, si Johnny préfère l'appeler "Ecoute Cette Musique" ou "Les Guitares électriques", je m'en fous un peu, hein. Du moment qu'il y a écrit "paroles : Jean-Pierre DEVIN", moi, ça me va. Je préfère même qu'il écrive "Jean-Pierre DEVIN" plutôt que "Les Cowboys Etanches". Ca lui ferait de l'ombre, et pour la SACEM et le RIB, c'est plus pratique. Parce que la musique, elle est même pas de moi, c'est une reprise. Johnny n'a jamais été meilleur que lorsqu'il s'approprie les classiques du rock américain. Re-écoutez Fils de Personne , elle est meilleure que l'original (Fortunate Son), pourtant c'était pas gagné. Il suffisait donc de trouver un classique-mais-pas-trop adapté au style wocknwoll de Johnny, et hop ! Le hop, donc, c'est Up on Cripple Creek, du Band. C'est du costard sur mesure, taillé pile-poil.
Bon, en fait, je la mets en ligne avant histoire d'avoir une preuve ah-queuh comme quoi je l'avais écrite avant de lui proposer. Dans ce milieu de requins, on sait jamais. Et puis c'est moins cher qu'un recommandé, alors...
Voilà, vous savez tout, connaissant l'original, vous pouvez même la chanter. Et vous pouvez même la jouer en concert, en prétextant que c'est un inédit de Johnny. C'est pas faux, puisque je vais la lui proposer. N'oubliez pas : paroles : Jean-Pierre DEVIN - tous droits réservés.

LA VOIX DE L'AMERIQUE

chanson inédite à ce jour de Johnny Hallyday
paroles écrites par Jean-Pierre DEVIN - Tous droits réservés (c) 2006

Quand j'ai besoin de quitter Paris
C'est avec ma guitare sur le dos
Et dans le delta du Mississippi
Je retrouve mon Eldorado

Je me refais le voyage de Chuck Berry
De Memphis jusqu'à Chicago
C'est comme ça que je reprends goût à la vie
Sur le cuir de ma moto

Ecoute cette musique
C'est toute ma vie
Les guitares électriques
Et les amplis
La voix de l'Amérique
Celle de Jimi
Buddy Guy, Muddy Waters et Leadbelly

Trouve-moi juste une vieille cadillac
Et allume l'auto-radio
Monte le son à fond sur "Hit The Road Jack"
ou "Baby please don't go"

En parcourant l'Alabama
Ou les mornes plaines du Nebraska
Tu comprendras peut-être pourquoi
Tout ça compte tant pour moi

Ecoute cette musique...

C'est à la croisée d'un chemin
Que moi aussi j'y ai joué ma vie
C'est avec une guitare à la main
Que je lui ai dit oui

J'ai payé bien plus que le prix
Pour chanter sous les projecteurs
Ces trois accords qui hantent toutes mes nuits
Du fantôme de John Lee Hooker

Ecoute cette musique...

PS : Si Eddy Mitchell ou Jean-Jacques Goldmann la veulent, qu'ils me contactent personnellement et rapidement. Si Johnny préfère la reprendre sur l'air de Hava Naguila ou Tante Agathe de Rika Zaraï, ça ne me dérange pas non plus. C'est toi qui vois, Johnny.