Oui, ben je sais, j’avais qu’à faire de l’electro comme tout le monde. Si le Dieu Universel avait bien voulu m’inoculer la passion du poum-tchack en veux-tu en voilà, ça aurait été plus simple. Non, il a fallu que je m’enamourache de cette espèce d’armoire normande à cordes qu’on appelle la pedal-steel et qui fait ouin-ouin sur les disques de Dolly Parton. Je remercie ici le Pfeuh de m’avoir fourgué l’objet, qui jusque-là dormait tranquillement au rayon de mes fantasmes inavoués. Quand je dis "jusque là", ne croyez pas que l’arrivée de l’objet ne date d’hier. Ca va faire, pfeuh... (pardon, c’est de mauvais goût), sept ou huit ans que j’ai acheté ces quelques 25 kilos de tracas, et dix-huit mois que je ne l’avais pas sortie de son flight-case. Mais là, bon, nouvelle compo oblige, c’était écrit, il fallait de la pedal-steel. C’est donc après 17 parties de basse, une clope et une petite promenade histoire de décompresser, que je me suis atelé devant l’instrument...
Petite entrée en matière, trois bon quarts d’heure à faire couiner la bête pour arriver à peu près à placer le bottleneck au bon endroit et se remémorer quelques plans de base. Et se rendre compte, aussi, qu’un jour il faudrait lui changer les cordes, à la bestiole. Pas de pot, on est dimanche, pas moyen de botter en touche en trainant les magasins de musique en tapant la frime - "comment, vous n’avez même pas un jeu de cordes de pedal-steel ?". Action, donc. Take one. Je lance le morceau, premier pain avant même de commencer, j’ai raté l’entrée. Take two. Je vous passe les détails. J’ai dû arriver à dépasser les quinze secondes de musique aux alentours de la septième prise. Comble du hasard, c’est au même moment que mon PC a eu des problèmes d'allocation de mémoire. Disque dur plein - stooop ! didong me dit windows. Voilà ce que c’est que de frimer en 24-bits !
Je vous passe le plateau repas (aux alentours de la 17ème prise), le bisou à ma fifille qui va faire dodo (déjà ?!!), tout ça pour aboutir, vers les 22h30, à quelque chose qui semble tenir la route si ce n’est...
Si ce n’est que, ben... on est pas tout à fait dans le ton avec la guitare sèche, à moins que ça ne soit la basse. La perspective d’éditer tout ça dans Soundforge, de dégraisser le mamouth pour obtenir quelque chose d’écoutable (du style : oh ! on dirait de la pedal steel et non : c’est normal que ça sonne un peu faux ?) aura eu raison de ma grande ambition (ne vous attendez plus à trouver de la pedal-steel sur tous les morceaux du prochain CBE), et je vous remercie d’avance - si tant est qu’un jour vous entendiez mon oeuvre d’hier - de faire preuve d’une immense tolérance à mon égard : parfois, c’est vraiment tentant, le drum’n’bass...
Voilà, c’est bête mais ça fait du bien. Je dédie cet article à tous les inconscients qui ont, un jour, préféré la pedal-steel, le banjo ou le dobro au piano - cet instrument incroyable avec lequel il suffit d’appuyer sur une touche pour obtenir à chaque fois la note désirée...
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