22 mars 2011

Light in my head ?

Vas-t-en savoir pourquoi le Fisherman's Blues des Waterboys revient me hanter en ce moment. OK, objectivement, c'est la chanson qui m'a sans doute le plus remué, le plus ému, et Dieu sait que j'en ai écouté, des chansons. Qu'il n'y a presque que ça de vraiment important, de trouver une nouvelle chanson, un nouveau regain d'émotion. Je suis de ceux qui cherchent à écouter, découvrir un nouveau Brown Sugar, un nouveau Mon Amant de Saint Jean tous les jours, sinon c'est pas la peine...

Longtemps cette chanson m'a rempli de joie, d'espoir. Visiblement, elle ne résonne dans le coeur de mes proches que comme une vieille chanson à boire.

Après l'épisode Fisherman's Blues et sa redite bavarde Room To Roam, Mike Scott et ses Waterboys ont perdu la guerre. La guerre de la Big Music, le pari lancé de transformer This Is The Sea, l'album pop de la consécration, en règne sans partage dans la grande bataille du plus grand album de tous les temps. Insufflant une ambiance celtique et bordélique à l'heure ou U2 avait déjà compris que ce genre de gamineries ne payait pas, ils ont implosé en vol. Mike Scott était tombé amoureux d'une dublinoise, l'occasion a fait le larron. La rupture l'a replongé dans une rock music fadasse, Dream Harder, bof, qu'il croyait salvatrice pour se remettre de ses émotions. Mais nous ne nous sommes pas remis non plus de ses émotions, musicalement parlant. Il a eu beau nous parler de sa nouvelle conquête avec une guitare sèche quelques années plus tard, la source était tarie.



Et là, sur YouTube, cette version... Mike Scott rejoue avec Steve Wickham. Vous vous rendez compte ? Non, vous buvez une Guinness... baah... Moi oui. C'était vraiment un blues, ce Fisherman's blues. Au sens premier du terme. Espoirs déçus, malgré toute l'énergie déployée, malgré tous les chakras, les machins les trucs et les bidules. C'est la tristesse qui le fait virevolter. Lui aussi.

I wish I was a fisherman...

Oh que oui, mais c'est trop tard, et c'est raté.

Ce blog devient triste, je vais bientôt arrêter, je crois.

13 août 2010

R.I.P. Ben KEITH





Ben Keith est décédé à 73 ans d'une crise cardiaque là, fin juillet. Un simple entrefilet dans la rubrique nécrologique de Rock & Folk et basta.

Ben Keith, vous savez pas qui c'était ? Ben c'était Le monsieur qui jouait de la pedal-steel sur les albums de Neil Young. Re-écoutez Out On The Weekend par exemple. Les 3/4 du son de Harvest, c'est lui. Un gars capable de réhabiliter un instrument de plouc et de le faire sonner comme mille feux de Dieu.

Mon héro.

Sale journée, tiens.

19 juin 2010

Chérie, j'ai rétréci Harry Potter

Eh oui, c'est possible. Harry Potter (he ain't no punk rocker) durait 1'26, mais suite au bête concours lancé par Winter Records (compilation de morceaux de 1'05), un petit lifting s'imposait :

- intro inutile
- quelques bpm en plus, histoire de jouer plus vite que les Sex Pistols

Voilà donc Harry Potter rajeuni, dégraissé et prêt à réclamer sa place (on y croit, on y croit) chez Winter Records.

Jugez par vous-même :

Harry Potter

24 mars 2010

Après la lessive, le cheeseburger

...un jour, peut-être, avec votre Canard WC, vous pourrez télécharger légalement l'intégrale de Céline Dion. On en est pas loin, puisque suite à l'opération Bonux, c'est aujourd'hui chez MacDo que vous pourrez ajouter à votre collection de mp3 quelques oeuvres légalement téléchargées (et voir, par la même occasion, l'effet que ça fait, à la fois de télécharger légalement, et d'aller plusieurs fois par mois chez MacDo puisque vous êtes limités à 5 morceaux par semaine). Voyez plutôt :



Ainsi, grâce à Jean-Daniel le Daniel-Jean, pardon, JD the DJ, jusqu'alors intellectuel inrockuptible sans concessions depuis 1984, vous pourrez, enfin, décomplexé(e), aller bouffer des nuggets sans passer pour un ringard qui lirait VSD, tout en vous cultivant de musique attestée comme intellectuellement correcte par papy (Gros)Jean du Soviet Buro de la Kultur Rok de Phrance.

Meuh non, me rétorque-t-on, je n'ai rien compris. En fait, les djeuns qui vont chez MacDo sont ceusses-là même qui vont pas à la FNAC acheter des mp3. C'est une opération d'é-du-ca-tion populaire visant à une prise de conscience de la nécessaire téléchargeation légale de fichiers pas piratés.

Aaah... Donc, si Paris vaut bien une messe, Universal vaut bien un Big Mac. N'empêche que ma crainte demeure : les afficionados des Ingrockuptibles (en devenir), ne risquent-t-ils pas de comprendre le message de travers, à savoir : garde tes sous pour un hamburger, tu pourras télécharger les ptits djeuns "CQFD" sans misère.

Alors oui oui oui moi aussi j'ai des idées :

- Téléchargez gratuitement un album de Carla Bruni pour chaque menu complet pris au Fouquet's (oui y'a que trois albums mais trois virées au Fouquet's, c'est déjà un bel effort, non ?)

- Télécharge gratuitement "La Vie Commence à 60 ans" de Tino Rossi pour chaque achat d'une Rollex

- ...

Et dans les toilettes de chez Mac Do, on peut lire gratuitement les Inrocks aussi ?

19 mars 2010

St Patrick


On devrait jamais traîner dans les greniers. Ou alors, dans ceux des autres. Et les autres les vident sur la place public et ils ont raison. On y trouve des dulcimers, des appareils photo, des fringues, et plein d'autres trucs complètement inutiles pour ceux qui les vendent, mais essentiels pour vous. Et on a parfois le sentiment cupide de faire une bonne affaire, les gens c'est fou, ils savent pas ce qu'ils jettent.

Dans mon grenier, j'ai retrouvé un carton rempli de cassettes, et j'y ai retrouvé les maquettes que j'avais enregistrées il y a plus de vingt ans. Compilées sur deux BASF Chrome Maxima II C90. Et j'y ai retrouvé la platine K7 de mon beau-frêre, genre, t'as pas d'excuses, écoute...

C'est fou comme tout un pan de votre vie, votre belle jeunesse en l'occurence, peut vous sauter à la figure en quelques minutes. A l'époque, je rêvais d'être Gilles Servat à la place de Jean-Michel Caradec. Une aventure (platonique) malheureuse m'avait inspiré plusieurs dizaines de chansons. Dans certaines, j'avais l'espoir de jours meilleurs, dans d'autres non. Aujourd'hui je suis là à écouter ça sur ma carte son Apogee Duet connectée à mon Mac, je les transfère via Logic Pro 9 sur CD, oh, juste pour pas que ça se perde, hein...

Et je me pose la question : qu'est-ce que je suis devenu ? Est-ce que je voulais devenir celui que je suis ? Bien sûr, je n'écoute plus Gilles Servat et j'ai les indépendantistes et les extrémistes de tout bord en horreur. Mais ça m'a fait un coup de reécouter ça, ces chansons d'avant le cynisme, d'avant l'âge adulte d'homo oeconomicus payant ses impôts, emmenant sa gamine à l'école et prenant ses responsabilités de citoyen dans la fleur de l'âge...

Je vous ferai pas le coup du "c'était mieux avant". Quand même pas. J'oserais pas. Mais puisque c'est la Saint-Patrick, je vous livre quand même "The Blind Concertina Player", que j'ai dû enregistrer, à la louche, circa octobre-novembre 1988, avec le 4-pistes Tascam d'un copain, dans la cave d'une grande école d'agronomie, là-bas, en Bretagne.

The Blind Concertina Player

Et je regarde, dubitatif, tout mon matos de musique de quarantenaire un peu aisé. Ben finalement, je donnerais cher pour le Tascam, et pour avoir été moins con pendant la balade en vélo de l'été d'avant. Mais ça, c'est autre chose...

20 septembre 2009

Relativisons...

Oh la ! j'étais énervé le dernier coup. Question de sous. Comment résister à l'avalanche Beatles, ben moi je peux pas. D'autant qu'il me manque un certain nombre d'albums, c'était l'occasion... Saloperie de capitalisme. Pour un Homo oeconomicus comme moi, c'est traître.

D'autant qu'aujourd'hui c'éait vide-grenier à Epannes, et que, à 1 euro le CD, je me suis décidé à écouter Weezer. L'album vert. Ca date de 2000, et ça fait donc 9 ans que je suis passé à côté ?!!! Pas besoin de remastering, là. Un son qui envoie, les Beatles meet the Ramones. Grandiose.

A part ça, j'ai lu la biographie de François Bon sur Led Zep. Bien écrit, bien vu. Pas un ramassis de ragots comme Hammer Of The Gods, même si on peut pas passer à côté de l'histoire du requin et des requins en général (Peter Grant, Richard Cole) qui trainaient avec eux. Et je me suis rematé le DVD, le concert de Knebworth. Une larme à l'oeil. Z'avaient encore des choses à dire en 79. Ils s'étaient relevé de bien des galères. Mais non, paf. Bonham ne survivra pas à la cuite des années 80.

Du coup, j'ai fait enfin changer le sillet de ma Gibson SG. Enfin. Et j'ai reécouté un pirate de Led Zep de 1977. La bérézina. Nul. Je parle d'un concert à Maryland ("Refreshing Mistakes" que ça s'appelle. Moi j'aime bien. Ca joue tellement faux que ça vous décrispe, question prendre une guitare. C'est mon coach, ce pirate.

Sinon, ben cet après-midi j'essaie d'aménager le studio MAGNEZIC, pour le rendre fonctionnel, en attendant l'arrivée de Logic 9. Ca devrait servir à plein d'autres projets que les Cowboys, mais il est trop tôt pour en parler.

De la musique, avant toute chose...

PS : question rapport qualité/quantité/prix, achetez-vous quand même l'album blanc, des Beatles. C'est l'occasion ou jamais de se remettre le nez dedans et de pousser des aah, ooh, houuh d'admiration

(mais écoutez quand même un Pet Sounds, aussi...)

16 septembre 2009

Beatles 0 : Brian Wilson 1

Faut pas déconner. A l'heure de la remasterisation du catalogue des Beatles, zut, faut s'en souvenir : Pet Sounds des Beach Boys, ça envoie bien plus que Sergent Poivre. A tous les points de vue. Les choeurs des Beatles, c'est de l'amateurisme, à côté de ça. Les musiciens ? Hé ho, d'un côté des rigolos (les Beatles), de l'autre, des zicos habitués à des sessions jazz des plus barrées, aguerris des demandes les plus étranges - en terme de solfège et contrepoints s'entend. Genre qui comprennent ce que signifie un FA dièse diminué. Et en plus, qui ne tentent pas de jouer du sitar à trois balles.

Dire que le sergent Poivre a largement contribué à atomiser Brian Wilson, et l'empêcher de sortir Smile pendant des purées d'années, et dire aussi que quand il s'y est décidé (et réveillé), ça a finalement fait trois plop dans la presse rock et basta, ben ça pose la question d'un éventuel autodafé des CD des Fab Four.

Genre, place aux autres, un peu.

Place à Pet Sounds