19 mars 2010

St Patrick


On devrait jamais traîner dans les greniers. Ou alors, dans ceux des autres. Et les autres les vident sur la place public et ils ont raison. On y trouve des dulcimers, des appareils photo, des fringues, et plein d'autres trucs complètement inutiles pour ceux qui les vendent, mais essentiels pour vous. Et on a parfois le sentiment cupide de faire une bonne affaire, les gens c'est fou, ils savent pas ce qu'ils jettent.

Dans mon grenier, j'ai retrouvé un carton rempli de cassettes, et j'y ai retrouvé les maquettes que j'avais enregistrées il y a plus de vingt ans. Compilées sur deux BASF Chrome Maxima II C90. Et j'y ai retrouvé la platine K7 de mon beau-frêre, genre, t'as pas d'excuses, écoute...

C'est fou comme tout un pan de votre vie, votre belle jeunesse en l'occurence, peut vous sauter à la figure en quelques minutes. A l'époque, je rêvais d'être Gilles Servat à la place de Jean-Michel Caradec. Une aventure (platonique) malheureuse m'avait inspiré plusieurs dizaines de chansons. Dans certaines, j'avais l'espoir de jours meilleurs, dans d'autres non. Aujourd'hui je suis là à écouter ça sur ma carte son Apogee Duet connectée à mon Mac, je les transfère via Logic Pro 9 sur CD, oh, juste pour pas que ça se perde, hein...

Et je me pose la question : qu'est-ce que je suis devenu ? Est-ce que je voulais devenir celui que je suis ? Bien sûr, je n'écoute plus Gilles Servat et j'ai les indépendantistes et les extrémistes de tout bord en horreur. Mais ça m'a fait un coup de reécouter ça, ces chansons d'avant le cynisme, d'avant l'âge adulte d'homo oeconomicus payant ses impôts, emmenant sa gamine à l'école et prenant ses responsabilités de citoyen dans la fleur de l'âge...

Je vous ferai pas le coup du "c'était mieux avant". Quand même pas. J'oserais pas. Mais puisque c'est la Saint-Patrick, je vous livre quand même "The Blind Concertina Player", que j'ai dû enregistrer, à la louche, circa octobre-novembre 1988, avec le 4-pistes Tascam d'un copain, dans la cave d'une grande école d'agronomie, là-bas, en Bretagne.

The Blind Concertina Player

Et je regarde, dubitatif, tout mon matos de musique de quarantenaire un peu aisé. Ben finalement, je donnerais cher pour le Tascam, et pour avoir été moins con pendant la balade en vélo de l'été d'avant. Mais ça, c'est autre chose...

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