27 février 2007

Magnolias Forever

Voici un extrait du projet "Les Plus Grands Succès des Cowboys Etanches", écrit en une (longue) journée et qui incluait des titres comme C'est Extra, La Maladie d'Amour, La Cage aux Oiseaux... mais qui ne verra probablement jamais le jour, pour des raisons d'aquoibonisme évidentes. Magnolias Forever a été écrite peu de temps avant le cyclone Katrina, I wish I was back in New-Orleans... a donc pris un sens nouveau, tant pis pour l'hypothèse oumupienne de départ. Le drame ne s'est pas joué dans une baignoire, là. Enregistré en une prise dedans le bayou poitevin le week-end dernier, deux minutes de zydeco n'ont jamais fait de mal à personne.

Laisse le bon temps rouler...

07 février 2007

Chanson désengagée

Which side are you on ? Telle est la question, en effet. A l’heure de la simplification à tout-va, à une époque où bientôt, on ne saura plus trop si l'on téléphone, si l'on prend une photo ou si l'on écoute de la musique, il nous semble nécessaire, à nous, les Cowboys Etanches, de rappeler que tout ne fonctionne pas encore par système ON-OFF, connexion/déconnexion, gauche ou droite. Ce qui ne veut pas dire que rien ne fonctionne, ça serait tomber dans le même travers, mais plutôt qu'il faut parfois lever la tête, ou la baisser, mais en tout cas accepter la 3ème dimension, celle du peut-être, du peut-être pas. Du p'têt' ben qu'oui. Qu'entre le yin et le yang, il y a la place pour le yong, pour ne pas dire le yen. C'est le grand retour du chat de Schroedinger, avec dans le rôle du chat, Fidel Castro. Ou Nicolas Hulot. Finalement, c'est pareil. L'économie marxiste a autant de chances de changer le monde que l'écologie en a de changer Nicolas Sarkozy. Mais à force de regarder à gauche et à droite, on oublie de regarder devant. Ce qui est une qualité pour le piéton n'est pas transmissible à l'automobiliste sans risques pour le piéton, justement. Et vice-versa.

Un seul code, mais plusieurs routes, donc. Toute une gamme de possibilités, mais finalement, une seule gamme. Et c'est là qu'on en arrive (après quelques dangereux raccourcis) à la chanson désengagée. Qui n'est pas de la chanson engagée. Ca n'est pas un hasard. Même si les Cowboys Etanches, engagés sur ce coup, jouent aux dés. A ma gauche, Pete Seeger. Et Woody Guthrie. Et quelques cent-vingt-sept autres. Dans le fond, on entend même vaguement "société tu m'auras pas", même si le grand méchant loup n'a eu aucun mal à souffler sur les cheveux de pailles du petit Renaud, à tel point qu'il ait attrapé un rhume de cerveau depuis bien longtemps.  A ma droite, plein d'autres. Au hasard : "A la pêche aux mouleu-mouleu-mouleu". Ou encore "C'est la danseu des canards". Si le premier camp se veut engagé, dans quoi, peu importe, le deuxième est peu engageant et vise d'avantage à faire mentir la théorie du roseau pensant qui sommeille (profondément) en nous, rendant du même coup vaine et non avenue toute rebellion envers une condition humaine qui se dénie d'elle-même (je suis très fier de cette phrase qui ne veut rien dire, on dirait Arnaud Viviant parlant de Schopenhauer sur France Inter).

Toujours est-il que les deux campent sur leurs positions, aussi inconfortables l'une que l'autre, et qu'il est difficile de réduire à cette dualité la chanson française, qui se résumerait ainsi en un french camp-camp passé de mode. Car s'il n'y a qu'une gamme, il y a plusieurs modes, tout est affaire de décalage. Décalons-nous un peu, on y verra plus clair. C'est là le but et la raison de la chanson désengagée. Concept sur lequel je voulais vous éclairer dans ce billet. Mais j'ai sans doute échoué. Car, comme le dit fréquemment Schopenhauer en parlant d'Arnaud Viviant, "c'est pas gagné".